dimanche 24 août 2014 par Abdelali Najah
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En marge du festival Jawhara, Laeïla Adjovi expose ses photographies à la galerie Chaïbia Talal de la Cité portugaise à El Jadida du 7 au 30 Août 2014
L’exposition de Laeïla Adjovi traite des thématiques spécifiques aux sociétés africaines à savoir les scarifications faciales identitaires qui signent l’identification du corps par des cicatrices rituelles faites en pleine figure et dés le plus jeune âge pour marquer l’appartenance à un groupe socio-linguistique. Dans la série de photos intitulée « La Figure du clan, scarifications faciales identitaires au Bénin », Laeïla Adjovi montre que Les Béninois signent encore l’identité ethnique sur les visages comme tradition africaine ancestrale de l’écriture corporelle ; une cicatrice verticale sur chaque joue et deux sur les tempes pour l’ethnie Nago, quatre marques qui montent de chaque côté de la bouche pour les Yoroubas d’Oyo, et même dix petites balafres rangées deux par deux sur le visage des Houédas.
La « Ruée vers l’or au Sénégal » après la découverte de gisements aurifères, va générer l’orpaillage artisanal ; des dizaines de milliers de chercheurs d’or, essentiellement venus du Mali voisin, ont traversé la frontière, transformant certains villages traditionnels en petites villes minières. « La Cure salée » qui est une grande fête, fait danser Ingall, un petit village du Nord Niger, près d’Agadez, tandis qu’autour du site les bêtes profitent des pâturages riches en sels minéraux. Les "Boudioumans" sont les petites mains qui trient les déchets que l’on oublie aussitôt après les avoir jetés ; femmes et enfants, près de deux milles hommes, fouillent, trient et récupèrent parmi les détritus ce qu’ils peuvent revendre dans la grande décharge de Dakar à Mbeubeuss. « Unies contre les migrations clandestines » conte l’histoire de Thiaroye-sur-mer, près de la capitale sénégalaise, un petit village de pêcheurs de 45 000 habitants est un des points de départ de pirogues pour les Canaries. Là-bas, les femmes en ont eu assez de compter les disparus. Elles ont créé une association pour faire face à cette hémorragie aider les jeunes à se fixer dans leur pays, et accompagner toutes ces femmes qui ont perdu un membre de leur famille dans un naufrage vers l’El Dorado. « Des femmes dans l’arène » au festival des Rizières, en avril à Diembering, ou les fêtes du roi d’Oussouye à l’automne, apportent de rares occasions de voir des lutteuses se terrasser. La quasi-totalité des femmes de l’équipe nationale de lutte sont originaires de Casamance, et certaines se sont faites une place dans des compétitions internationales. Mais les lutteuses restent confrontées à pas mal de préjugés.
En tant que journaliste, Laeïla Adjovi fait appel à la photographie de reportage ou documentaire. Mais dans certains clichés, on relève plus de la photographie plasticienne que du photoreportage. Des photos en noir et blanc et en couleur, et une technique de la photographie argentique et du laboratoire.
Métisse franco-béninoise, Laeïla Adjovi a grandi dans plusieurs pays africains. A 20 ans, lors d’un stage à New-Delhi dans une ONG indienne, elle fait ses premiers pas en photographie. Elle s’initie ensuite aux techniques de la photographie argentique et du laboratoire. En 2006, diplômes de sciences politiques et de journalisme en poche, elle travaille dans la presse à Paris, puis dans le Pacifique, en Nouvelle-Calédonie. Là-bas, elle exerce pour la presse puis en télévision, et se lance dans un projet photographique sur les zones d’habitat précaire, aussi appelées “squats”. Adepte d’une photographie documentaire ou de reportage qui créerait du lien entre les couches sociales, entre les cultures et entre les mondes, elle développe aussi une approche artistique qui mêle peinture, dessin et manipulations en chambre noire. Toujours entre deux supports, c’est pour aller faire de la radio au Sénégal qu’elle revient s’installer sur le continent. Reporter, photojournaliste, camerawoman, plasticienne, elle vit et travaille à Dakar depuis 2010.
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