Al dante - 2015
jeudi 20 octobre 2016 par penvinsPour imprimer
Quand la poésie s’invite dans le débat politique cela donne un appel au soulèvement fraternel des classes intermédiaires, celles de ceux qui s’imaginent qu’on leur évite le désastre en maintenant à l’extérieur dans leurs déserts, leurs ghettos, leurs bidonvilles la moitié de la numanité dont une part marche dans la nuit et vient réclamer son dû. La poésie dit et redit à quel point le roi est tout nu à ceux qui ne voient pas que l’on délègue à des dictateurs le soin de leur éviter le partage, à ceux qui se laissent endormir par le langage qu’on leur impose, vide de sens, nommant progrès la perversion et rénovation le décentrement des plus pauvres. La poésie rappelle s’il en était besoin que l’illégalité se fabrique, […] se décline en circulaires, en objectifs, en série de chiffres qui masquent la numanité. Quand la poésie s’invite sur la place publique elle désigne, ne serait-ce que par un « ça » le monstre qui prétend nous éloigner de la numanité et qui s’appuie sur vous, sur nous, nous qui partageons les 14% qui restent, pour ne cesser de détraquer l’numain. Alors la poésie qui ligne à ligne a démonté le processus d’acculturation et d’aveuglement peut dire simplement, en ayant mûrement réfléchi, posément, que notre place est du côté de ceux qui n’ont rien ou presque rien, de ceux qui ont tout perdu, sauf l’espoir pourtant, et qui ayant tout perdu trouvent le courage de venir vers nous se revendiquer nos frères.
Merci à Florence Pazzottu de nous avoir rappelé l’essentiel.
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