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Une immense sensation de calme - Laurine Roux
lundi 9 avril 2018 par penvins

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Editions du Sonneur

Lors de cette nuit, je découvre l’importance du renoncement

Car nous sommes tous de passage, simplement de passage

Ainsi, dans cette redécouverte des lois de la nature, Laurine Roux, ou plus exactement la narratrice, se familiarise avec la mort, se laisse aller entre les bras d’Igor, Igor petit fils de Grisha et du dresseur d’ours. Il y a quelque chose dans ce roman qui nous échappe et qui pourtant est bien présent, dans les noms et surnoms des personnages bien sûr, mais aussi dans ces immensités, dans ce monde invisible comme s’il s’agissait du monde d’avant la révolution, quelque chose qui fait instantanément penser à la Russie – à l’ours soviétique. La rencontre d’Igor, cet homme immense mais peut-être moins solide qu’il n’y paraît, l’amour fascination qu’il fait naître, ne sont pas sans rappeler l’histoire du peuple russe. Quand la mère Ama meurt la petite fille est recueillie par sa grand-mère, c’est elle qui va lui apprendre l’existence des Invisibles, elle qui va lui permettre de renouer avec ceux qui ne sont plus. Comme elle a vu faire à sa grand-mère elle s’adressera aux esprits du Grand-Sommeil et leur demandera de prendre soin de sa mère disparue trop tôt. Le roman peut ainsi être lu du point de vue du deuil, celui de la mère Ama puis celui d’Igor qui avec Tochko a ramené le cadavre de l’ours : Ils charrient bien un ours gigantesque au-dessus de leur tête. Une femelle. Le renoncement c’est bien sûr la faculté de s’en remettre à Igor, ce sera aussi celui de le laisser partir. Ainsi se répondent les disparitions dans une sorte de conte, le départ d’Igor rappelant celui de Kolia :

[Kolia] Ses cheveux poussaient aussi vite que des algues et flottaient dans le lit / [Igor] Son corps se mêlera à l’eau, ses cheveux aux algues

Le conte est suffisamment riche pour laisser le lecteur y découvrir le temps de ces quelques pages mille et une autres façons d’entendre l’ immense sensation de calme qui envahit celui ou celle qui accepte la persistance d’un monde où nous ne sommes que de passage. C’est aussi cela que dit ce beau texte, la mort doit être acceptée, elle est inhérente à la nature, la mère n’est plus, la grand-mère s’en est allée, l’amant s’en va, mais tous font partie de l’immensité de ce monde. Bien plus qu’un premier roman, ce livre est une leçon d’harmonie à une époque où l’homme s’imaginerait volontiers éternel.



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